Looking for Computer Science & Information Technology online
courses ?
Check my new web site: https://www.yesik.it !
La puissance est la quantité d'énergie qu'utilise ou fournit un système par unité de temps. Dans le système international, la puissance s'exprime en watts et correspond à une énergie d'un joule par seconde.
On est souvent amené à convertir la puissance d'une forme à une autre. Ainsi, la puissance électrique peut notamment être convertie:
- en puissance mécanique, grâce à un moteur;
- en chaleur, avec une résistance chauffante;
- en lumière, en utilisant une ampoule à incandescence, un tube fluorescent, etc.
Sommaire
Puissance et énergie
Il existe souvent une confusion entre puissance et énergie. En fait, la puissance représente la vitesse à laquelle l'énergie est consommée ou produite.
Par exemple, la physique nous apprend que sur terre, il faut environ 9,8J pour lever une charge de 1kg sur une hauteur de 1m. Ces 9,8J représentent l'énergie nécessaire pour cette action. Quelle que soit la durée que cela prend. Ainsi, avec un moteur fournissant une puissance mécanique de 10W, il faudra moins d'une seconde (9,8J/10W) pour y arriver. Si le moteur ne fournit que 2W, il faudra maintenant presque 5 secondes (9,8J/2W).
Dans le domaine du quotidien, une ampoule de 100W consommera en une heure, par définition, 100Wh (watt·heure) ou, autrement dit 360000Ws (watt·seconde). Cela correspond dans les unités du système international à 360kJ (kilojoule). Toutes ces valeurs représentent avec des unités différentes le même produit, à savoir 100W multiplié par 3600 secondes. Avec une consommation d'énergie égale, on pourrait allumer une ampoule de 25W pendant 4h (360kJ/25W). Ou encore utiliser une ampoule LED de 7W pendant un peu plus de 14h (360kJ/7W).
Calcul de la puissance électrique
Puissance instantanée et puissance moyenne
En électricité, on peut à chaque instant déterminer la puissance fournie ou utilisée par un composant en multipliant l'intensité le parcourant par la tension à ses bornes à cet instant. Pour insister sur le fait que ces valeurs sont mesurées au même instant, on exprime dans la formule les grandeurs P, U et I comme des fonctions du temps (t).
Cette formule est toujours valable et permet de calculer ce qu'on appelle la puissance instantanée. Celle-ci est susceptible d'évoluer au cours du temps si les caractéristiques du composant ou du courant qui l'alimente évoluent.
Mais, la plupart du temps, ce qui nous intéresse plutôt, c'est la puissance moyenne. C'est à dire la moyenne des puissances instantanées relevées sur une durée significative.
Prenons l'exemple d'une résistance chauffante de four électrique: ça n'a pas beaucoup d'intérêt de savoir que, pendant une fraction de seconde, cette résistance consomme 4000W, puis que l'instant d'après elle consomme 0W, avant de revenir à 4000W, et ainsi de suite. Ce qui est important, c'est de savoir qu'en moyenne, pendant le temps de chauffage, cette résistance a consommé 1500W, 2000W ou 2500W. C'est cette valeur qui permet de déduire le temps nécessaire pour atteindre une certaine température ou encore de calculer la consommation électrique de l'appareil.
Si la notion de puissance moyenne est facile à comprendre, il n'est pas toujours facile d'en calculer la valeur, puisque cela implique, dans le cas général, le calcul de l'intégrale par rapport au temps de la puissance instantanée. Heureusement, dans le cas particulier du courant continu et du régime sinusoïdal, ce calcul est simplifié comme nous allons le voir dans les sections suivantes.
Puissance en courant continu
Dans le cas particulier du courant continu, le calcul de la puissance moyenne est simplifié, puisque, par définition, l'intensité et le courant n'évoluent pas dans le temps. Dans ce cas, la puissance instantanée et la puissance moyenne sont égales et correspondent au résultat donné par la formule: P=U⋅I.
Par exemple, considérons une résistance de 4Ω soumise à une tension de 12V. La loi d'Ohm nous permet de déduire qu'elle est donc traversée par un courant de 3A. Par application de la formule P=U⋅I on en conclut que cette résistance consomme une puissance de 36W. Dans ce cas, et comme pour tout conducteur ohmique, la puissance reçue est dispersée sous forme de chaleur par effet Joule.
Puissance en régime sinusoïdal
Quand le courant évolue au cours du temps, le calcul de la puissance moyenne est plus complexe. Pour simplifier les choses, les physiciens ont introduit la notion de valeur efficace pour l'intensité et la tension. Ce qui, dans le cas du calcul de la puissance dissipée dans une charge purement résistive, ramène la formule de calcul de la puissance moyenne à une expression proche de celle de la section précédente: Pmoyenne=Ueff⋅Ieff.
Cette manipulation est un peu un truc, puisque par définition, ces valeurs efficaces sont les valeurs de tension et d'intensité continues qui provoqueraient la même dispersion de puissance que les valeurs variables observées. Tout le problème restant maintenant de déterminer ces valeurs efficaces.
Heureusement, pour les signaux le plus communs en électronique, il existe des formules toutes faites pour obtenir Ueff et Ieff. Ainsi, dans le cas particulier du régime sinusoïdal, celles-ci se calculent en prenant la valeur maximum divisée par la racine carrée de 2:
- Ueff=Umax/√2
- Ieff=Imax/√2
Puissance et rendement
La puissance permet de déterminer la quantité d'énergie par unité de temps qu'un système consomme ou fournit. Mais toute cette énergie n'est pas uniquement consacrée à des tâches utiles. Au contraire, il y a toujours des pertes.
Prenons l'exemple d'une ampoule à incandescence: celle-ci consomme de l'énergie pour produire de la lumière, mais également de la chaleur. Or, c'est rarement pour se chauffer qu'on utilise une telle ampoule! Ainsi, on constate que l'énergie fournie à un récepteur peut être transformée utilement (dans ce cas pour produire de la lumière), mais qu'elle peut aussi être gaspillée (ici, à produire de la chaleur). Le rapport entre la puissance utile et la puissance totale est le rendement. Que ce soit pour des raisons techniques ou économiques, le rendement est un critère essentiel à prendre en compte lors du dimensionnement d'un système.
Si l'on considère que le diagramme ci-contre illustre le rendement d'un moteur électrique, on constate qu'il reçoit une puissance de 70W (par exemple, parce qu'il est alimenté en 25V sous 2,8A). Par contre, la puissance utilisable pour une action mécanique n'est plus que de 56W. Le rapport 56W/70W vaut 0,8. Soit 80%. C'est le rendement de ce moteur.
Le reste de la puissance (14W) constitue les pertes du système qui sont notamment dispersées sous forme de chaleur par effet Joule.
Dans une application réelle, il y a souvent de nombreuses pertes à prendre en compte pour évaluer le rendement du système dans sa globalité. Ainsi, pour le pilotage d'un moteur, outre le rendement de celui-ci, il faudrait aussi prendre en compte le rendement du transformateur, celui du régulateur de vitesse et d'autres encore.
Modulation de la puissance
Approche élémentaire
La puissance utile qu'un appareil électrique sera capable de fournir est directement proportionnelle à la puissance électrique qu'il reçoit. Ainsi, pour prendre un exemple, dans un moteur à courant continu, c'est la puissance électrique qui conditionne directement la puissance mécanique que le moteur sera capable de délivrer.
Or, dans les applications pratiques, on souhaite souvent moduler cette puissance. Sur un moteur à courant continu, la variation de puissance électrique peut se faire en jouant sur la tension aux bornes du moteur – ce qui module la vitesse du moteur. L'intensité qui traverse le moteur restant constante car liée au couple qui s'exerce sur son axe.
Un moyen simple de faire varier la vitesse du moteur est donc de placer un rhéostat (une résistance variable) en série avec le moteur ce qui permettra de moduler la tension aux bornes de celui-ci (voir montage ci-dessous).
On a tracé sur les graphiques ci-dessous l'évolution des différentes grandeurs électriques repérées sur le montage quand on s'amuse à faire varier le rhéostat de 0Ω à 100Ω. Le point qui nous intéresse particulièrement ici est l'évolution de la puissance électrique aux bornes du moteur et du rhéostat.
Comme indiqué précédemment, l'utilisation d'un rhéostat pour moduler la puissance délivrée à un système est simple, mais peu efficace. En effet, une quantité importante d'énergie est gaspillée par effet Joule. Cette solution est à réserver aux applications de faible puissance (où ces pertes ne seront pas significatives) ou aux applications dans lesquelles la modulation de puissance est transitoire (c'est à dire que les pertes ne seront occasionnées que sur une durée très faible par rapport au temps d'utilisation du système).
Il existe d'autres solutions plus efficaces. Ainsi, en courant alternatif, on préfèrera utiliser un gradateur à base de Triacs, comme ceux notamment employés dans les variateurs de lumière modernes. En courant continu, une solution consiste à utiliser un hacheur, qui est en fait une application de la modulation de largeur d'impulsion dont nous allons parler maintenant.
Modulation de largeur d'impulsion
Dans la plupart des applications qui convertissent une puissance électrique sous une autre forme, il existe un phénomène d'inertie qui les rend incapable de réagir immédiatement aux variations de la puissance électrique en entrée. Si l'on prend l'exemple d'une résistance chauffante, cesser de l'alimenter ne fait pas instantanément baisser sa température. De la même manière, dans le cas d'un moteur, l'énergie cinétique emmagasinée dans le rotor et la charge mise en mouvement vont continuer à le faire tourner quelques instants une fois le courant coupé.
Même pour les phénomènes capables de réagir très rapidement, l'exploitation de ceux-ci n'est souvent pas aussi réactive. Ainsi, une DEL (diode électroluminescente) est capable de s'éteindre presqu'instantanément si on cesse de l'alimenter. Par contre, la persistance rétinienne de l’œil humain est telle qu'à partir d'une période de 1/50ème à 1/75ème de seconde il devient difficile de discerner un clignotement d'une illumination continue.
Ce constat permet d'envisager de moduler la puissance alimentant un dispositif en faisant alterner sa tension et/ou son intensité entre deux valeurs extrêmes. Cette idée porte le nom de La modulation de largeur d'impulsion (MLI – ou PWM en anglais pour pulse width modulation). Le truc ici est que si l'alternance est rapide par rapport au temps de réaction du système, celui-ci va se comporter comme s'il était soumis à la valeur moyenne observée sur ce temps de réaction. Cette solution est particulièrement adaptée aux systèmes à commande numérique qui ne connaissent que deux états 1 et 0 – pour marche et arrêt.
Rapport cyclique
Quand on observe un signal MLI, on constate qu'à chaque période Τ celui-ci est un certain temps (noté τ dans l'illustration ci-contre) à sa valeur maximale. Et le reste du temps il est à sa valeur minimale.
Le rapport τ/Τ est appelé le rapport cyclique. C'est une grandeur sans unité souvent exprimée en pourcentage. Celle-ci est fondamentale pour décrire un signal MLI, puisqu'elle permet de déterminer la valeur moyenne équivalente du signal. Ainsi, un rapport cyclique de 50% (correspondant au premier cas illustré) signifie que le signal est 50% du temps à son maximum et le reste du temps (50%) à son minimum. La moyenne se situe donc exactement au milieu.
De la même manière, un rapport cyclique de 25% signifie que le signal est 25% du temps à son maximum et le reste du temps (75%) à son minimum. La moyenne se situe maintenant à 25% entre le minimum et le maximum.
Aux extrêmes (non illustrés), on trouve un rapport cyclique de 0%, qui signifie que le signal est toujours à son minimum et le rapport cyclique 100% qui signifie que le signal est toujours à son maximum.
Exemple d'application
Pour illustrer l’utilisation de la modulation par largeur d'impulsion, considérons le montage ci-contre pilotant une diode électroluminescente (DEL). Il s'agit d'un gradateur permettant de faire varier l'intensité lumineuse de la DEL en fonction du rapport cyclique utilisé par le dispositif de modulation de largeur d'impulsion. Dit simplement, ce dernier se comporte comme un interrupteur programmable capable de s'ouvrir et de se refermer plusieurs dizaines de fois par seconde:
- Quand l'interrupteur est fermé, la diode est passante. Le constructeur nous indique de dans ces conditions d'utilisation, il existe une tension de 1,6V aux bornes de celle-ci. On en déduit que la tension aux bornes de la résistance de charge est de 3,4V. L'application de la loi d'Ohm nous permet de calculer que circule alors un courant d'environ 9,5mA (3,4V/360Ω).
- Quand l'interrupteur est ouvert, aucun courant ne circule. La tension aux bornes de la diode et de la résistance est nulle.
Dans ce montage, à un instant donné, le système ne peut être que dans un des deux états décrits ci-dessus. Il n'y a pas d'état intermédiaire. L'effet de gradation de la lumière va être causé en faisant varier le rapport entre le temps pendant lequel la diode est alimentée et le temps pendant lequel elle n'est pas alimentée. C'est exactement la définition de la modulation par largeur d'impulsion.
Dans l'illustration ci-dessous, on a tracé les courbes des différentes grandeurs électriques repérées sur le circuit. Et on a également calculé la puissance consommée par les différents éléments. En comparant l'allure générale de ces courbes avec celles obtenues dans la section précédente qui utilisait un rhéostat vous pourrez vous rendre compte que la modulation par largeur d'impulsion se révèle un choix nettement meilleur en terme d'économie de puissance – et donc d'économie d'énergie.